Soutifs' & Prise de tête ! • Sharoww' ♥

Sujet: Soutifs' & Prise de tête ! • Sharoww' ♥ Janvier 11th 2009, 5:51 pm

Des cris provenaient du couloir. Louisa ouvrit un œil, agacée. Être réveillé par des chamaillerie était bien une des choses qu'elle ne pouvait pas supporté. Petites, quand elle se rendait dans la petite maison de Provence de ses grands parents, elle avait pour habitude, non pas de se réveiller au chant du coq, mais aux cris de sa grand mère, qui avait toujours quelque chose à reproché à son mari. Aujourd'hui, la petite fille était devenue une jeune femme. Jeune femme, qui coulait depuis maintenant 5 jours des journées paisibles dans un hôtel merveilleux d'Amsterdam, aux côté de son cher et tendre… Baptiste ?! L'intéressé semblait avoir décampé, puisqu'en étendant le bras, Louisa se ressenti pas ce contact si familier avec le torse de son chéri.

Après s'être redressé dans son lit d'hôtel, elle tira le drap blanc de ses cuisses et se leva. En s'approchant de la petite table qui trônait au milieu de la pièce, elle vit un magnifique plateau d'argent, où étaient méticuleusement posés un verre de jus d'orange, une tasse de café, deux tranches de pain complet, une de brioche aux raisins secs, une petite portion de beurre, de confiture, et enfin, un kiwi. La précision avait laquelle Baptiste connaissait ses goûts était presque inquiétante. En touchant du bout des doigts la porcelaine de la tasse de café, encore très chaude, Louisa en conclu que son cher et tendre était parti il a très peu de temps. Son regard se posa sur un post-it, collé sur le plateau :

Bonjour la Marmotte ! J'ai décidé d'aller zoner dans la ville, en espérant trouver un magasin de musique, quelque chose comme ça. Comme je sais que tu déteste me suivre dans ce genre d'endroit, j'ai décidé de te laisser dormir…
Je rentrerais pour midi.
Je t'aime.
B.

Machinalement, Louisa jeta un coup d'œil à l'horloge de la chambre. Il était précisément 9:53. Elle s'assit ensuite à la petite table, et attaqua son "petit" déjeuné.

[…]

10:20. Louisa sorti de sa chambre, fraiche comme la rosée du matin. Habiller d'un jean étroit, d'une chemise blanche et d'un petit pull en coton noir, le tout surmonté d'une fille ceinture de cuir veilli, elle traversa deux couloirs, descendit l'escalier, pris le couloir de gauche, passa la petite porte… pour finalement arrivé au Salon, désert encore à cette heure-ci. La petite française alla s'enfoncer dans un fauteuil moelleux, et ouvrit le livre qu'elle avait ramené avec elle à la première page. Très vite, elle se rendit compte que le poêle, de l'autre côté de la pièce, remplissait trop bien sa fonction pour qu'elle eu besoin d'un pull. Elle posa son livre, enleva son pull par la tête, et, sans le vouloir, failli enlever la chemise avec. Heureusement, elle personne n'était dans la pièce pour voir son soutient-gorge, tout neuf. Enfin, presque personne. Une jeune femme, qui venait d'entrer dans la pièce, devint rouge, comme outrée. Louisa ne pu s'empêcher de rougir comme une pivoine, gênée. Soudain, l'autre femme s'écria presque :

« VOUS ! C'est vous qui m'avez volé ces sous-vêtements !! »

(xD)

( Genre MA Sharona est une grosse brute >< )

« Hé c'est bon ! Monte donc, nous ne sommes pas les seuls êtres sur terre, et nous n'avons pas besoin de nous reproduire jusqu'à ce que mort s'ensuive ... Calme tes pulsions, petit Jojo. »

Petit sourire innocent de la part de Sharona Campbell, réplique à une grimace de Johan Connelly, qui n'était autre que son prince charmant sur son destrier blanc ... Ou pas. En tous les cas, ce jeune homme semblait avoir à ce moment là besoin d'un bon gros câlin. Câlin qu'il obtiendrait sans hésiter, mais plus tard. Pour l'instant, il allait devoir réprimer ses ardeurs, monter dans sa chambre et se contenter de ces belles promesses de la part de sa prétendue princesse en détresse.
Ils revenaient tous deux d'une balade en ville destinée à être romantique, mais qui ne s'était pas terminée comme prévu. Une tombée imprévue de pluie, et voilà tout votre après-midi mise à l'eau ! Ils étaient donc rentrés le plus rapidement possible, essayant de passer entre les gouttes. Au résultat, cheveux dégoulinants, vêtements plus que mouillés, et froid à vous en faire claquer les dents.
C'est donc dans cet état là que les deux amoureux entrèrent dans le hall de l'hôtel, en prenant bien soin de ne pas trop salir le sol en parquet de bois sombre. Johan, sûrement le plus atteint par cette soudaine trombe d'eau, devait monter directement se changer, tandis que Sharona allait en vitesse vérifier ses e-mails – notamment récupérer les cours qu'elle avait manqué – dans le salon. Cependant, le beau « Jojo » ne semblait pas décidé à quitter sa dulcinée, et traîna encore quelques instants avec elle dans le hall. Elle allait s'énerver, mais décida de privilégier la méthode douce et de le rappeler gentiment à l'ordre.

« Allez, monte ... Ca te coûte quoi de m'attendre cinq petites minutes ?! Ouste ! »

Pas de réponse. Apparemment, même répondre, ça coûtait trop à Johan ... Elle le poussa vers l'escalier, et se dirigea vers le salon.
La brunette était en train d'ouvrir la porte quand elle remarqua qu'une jeune femme était en train de s'y déshabiller. Elle eut même le temps d'apercevoir ses sous-vêtements, qu'elle reconnut tout de suite. C'était ceux qu'elle avait voulu s'acheter quelques jours auparavant, dans une boutique d'Amsterdam. C'était ceux pour lesquels elle s'était presque battue avec un français à l'accent prononcé. C'était ceux qui étaient les derniers du stock, et le magasin n'avait pas l'intention de réapprovisionner. C'était les siens.
Elle hurla donc, avec encore moins de tact qu'un hippopotame, ou éléphant, au choix :

« VOUS ! C'est vous qui m'avez volé ces sous-vêtements ! »

Pas gênée pour un sou, la demoiselle Campbell. En même temps ... à ses yeux, c'était du vol ! Elle était d'ailleurs plutôt vexée que ce jeune homme ait réussi à les avoir. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle était persuadée qu'elle les aurait eu. Malheureusement, le vendeur avait eu l'audace de s'en mêler, bien que Sharona n'était pas du genre à laisser n'importe qui lui voler ses dessous, surtout pas un frenchie avec une touffe broussailleuse à la place de la chevelure. En réalité, ça aurait été n'importe qui, sa rancoeur aurait été la même. Et en plus, il avait osé offrir ces sous-vêtements à sa petite amie , fiancée, épouse ... ou plus simplement .. Sa soeur ?
Cette fois-ci, elle était vraiment sur le point de s'énerver : sans raison, bien évidemment. Toujours comme ça avec Sharona ! Elle s'agaçait de tout et de rien, sans ou avec raison. C'était sa personnalité, et elle n'avait rien d'autre à dire à ceux qui osaient s'en plaindre. Tyrannique, elle ? Non, bien sûr que non. Simplement, un besoin pathologique de tout contrôler, que ça plaise ou non. Ou peut-être que la jalousie pointait le bout de son nez ? Ca, par contre ... c'était une autre affaire. Bien sûr, il lui arrivait de désirer une autre relation avec Johan. Une relation faite de baisers, de surnoms ridiculement niais, ou bien même de sous-vêtements sexy en guise de cadeaux. Mais ce n'était pas comme ça, entre eux. C'était un éternel jeu du chat et de la souris, voire de cache-cache. Et ils n'osaient que rarement se dire sérieusement les choses, parce qu'ils savaient que l'autre allait en rire. Souvent, cela plaisait à Sharona, mais il arrivait qu'elle en ait assez de cette relation instable, de ce besoin de se moquer ...
Parce que sous ses airs machiavéliques, cette femme a un coeur ... Et parfois son coeur ne se satisfait pas de ce que l'on lui propose. On se croirait dans un mélodrame, pourtant, Mlle Campbell est loin de ne pas avoir ce qu'elle veut, dans la vie. Alors, balayons ces pensées et revenons à nos moutons.

Réalisant soudain la brutalité de ses propres propos, notre irlandaise préférée hésita à s'excuser. Et puis finalement, non. Pourquoi s'excuser d'avoir dit ce qu'elle pensait ?! C'était loin d'être son genre, alors elle resta plantée là, se passant nerveusement la main dans les cheveux. Finalement, elle alla s'installer sur le canapé, à côté de la jeune « voleuse de sous-vêtements », et attendit une réaction qui ne tarda pas à venir.

( Hahaha…

)

Instantanément, Louisa croisa les bras au niveau de sa poitrine. Outre le fait qu'une étrangère ait vu ses dessous, ce qui la gênait particulièrement dans cette situation était que cette même personne se permette d'émettre un quelconque commentaire dessus. En quoi était-elle une voleuse ? A la manière dont l'étrangère s'assit sur la canapé à côté d'elle, aussi naturellement que bizarrement, la jeune française se demanda pendant quelques secondes si cette femme n'était pas atteinte de maladie psychologique. Sachant rapidement cette idée de sa tête, elle osa enfin croisé le regard de cette femme, qui, apparemment, se sentait terriblement vexé. Louisa, ne comprenant pas où elle voulait en venir et en quoi elle avait pu l'offenser - mis à part le fait d'avoir dévoilé trois centimètres carrés de son soutient-gorge sans le vouloir.

Lou se répéta ses mots : « C'est vous qui m'avez volé ces sous-vêtements ! » Il ne lui fallu que quelques fractions de seconde pour se remémorer la soirée de l'avant-vieille. Baptiste était arrivé, habillé d'un costard, avec un sachet arborant une marque de sous-vêtements de luxe. Après lui avoir dévoilé la lingerie fine, d'un noir légèrement pailleté, avec de très fines rayures blanches et de la dentelle bleue, il lui avait adressé son fameux sourire malicieux. Celui qui dit, on ne peut plus clairement, qu'il a une idée derrière la tête. Evidemment, ils n'avaient pas passé la nuit qui suivait à regarder Nature, chasse et pêche sur le câble, oh que non.

La relation qu'elle entretenait avec Baptiste était digne d'un roman de littérature française. Romantique, mais tellement peu conventionnel ! Ils étaient inexorablement attirés l'un vers l'autre. Au-delà d'une attirance physique plus qu'intense, ils savaient qu'ils étaient heureux ensemble. Mais, officieusement, ils s'étaient mis d'accord. Ils ne souhaitaient ni se fiancer, ni se marier, ni même fonder quelque chose ensemble, du moins, pour l'instant. Leurs seuls projets communs étaient leurs sorties, et leurs voyages, très nombreux, d'ailleurs. Ils le savait, l'alliance annonçait forcément la routine. C'était la fatalité. Ni l'un ni l'autre ne souhaitait s'engager : une fois officiellement ensemble, ils finiraient par s'ennuyer. Ainsi, ce qu'ils avaient en commun, c'était leur goût du défi : la conquête, la séduction et les surprises étaient les maîtres-mots de leur relation. Ils étaient libres, mais n'avaient aucunement envie d'aller voir ailleurs. Et pour ne jamais s'ennuyer, ils s'amusaient à se surprendre l'un et l'autre. D'où cette petite soirée sensuelle improvisée.

Pour en revenir à nos moutons, Louisa se souvint des quelques mots que son parisien de petit ami lui glissa tout au creux de l'oreille, langoureusement, avant de la déshabiller : « Crois moi, je me suis battu pour ces deux magnifiques morceaux de tissus… » Etait-il possible qu'il en soit réellement venu aux mains, pour lui offrir cette parrure ? Avec une femme, qui plus est ? Cela ne lui ressemblait pas. Mais dans le doute, elle répondit, avec le maximum de politesse et de retenue dont elle était capable :

« Hm, je vous demande pardon ? Je… qu'est-ce que vous avez ? Je ne vous ai rien fait ! »

Sharona ou comment se ridiculiser tout en gardant la tête haute. Elle avait exagéré en s'énervant pour deux vulgaires ( ou très distingués ) bouts de tissus, mais maintenant, elle n'allait pas perdre la face. Elle avait fait une erreur, certes. Ce n'était pas une raison pour se mettre à genoux et se prosterner, si ?! Bon, on est d'accord. D'un air vexé, elle s'installa sur le canapé aux côtés de son interlocutrice agressée. Elles ne dirent plus rien pendant un instant, une ambiance tendue semblait résonner dans toute la pièce. La jeune irlandaise de vingt-deux ans se passait nerveusement la main dans ses longs cheveux bruns, en soupirant parfois, hésitante. Elle ne savait que dire, que faire. Mais finalement, elle n'eut pas besoin d'émettre le moindre son, sa cible ayant préféré prendre la parole. Et ... je crois que cela valait mieux, sinon Sharona aurait été capable de commettre encore une gaffe.
Mais, trêve de plaisanteries, écoutons ce qu'à à nous dire la belle inconnue.

« Hm, je vous demande pardon ? Je… qu'est-ce que vous avez ? Je ne vous ai rien fait ! »

Sharona eut une petite mimique contrariée. En effet, elle n'avait rien fait. Mais comment s'excuser sans passer pour ridicule ? Bon, je retire : la demoiselle était déjà ridiculisée, alors au point où elle en était. Mais non, elle ne s'excusa pas. Du tac au tac, elle répondit :

« Si. Vous m'avez volé mes sous-vêtements dans ce magasin ! Ou bien, c'est votre amant, mari, petit ami, qu'est-ce que j'en sais ! En tous les cas, quelqu'un me les as pris tandis que j'allais les acheter, et cela pour vous les offrir. Dites donc à celui qui vous a fait ce présent de revoir ses manières ! »

Après cette longue intervention, mademoiselle Campbell se renferma dans son silence et se mit à réfléchir, acte exceptionnel (?). Elle se demandait quelle aurait été sa réaction si une folle, trempée de la tête aux pieds, arrivait sur sa personne en l'accusant de vol de sous-vêtements, alors que ceux-ci auraient été offerts par Johan. Sharona se dit que dans ce cas là, elle aurait sûrement clamé encore plus fort que l'autre son innocence, aurait rameuté tout l'hôtel et se serait ridiculisée. A croire que c'est son passe-temps favori, se tourner elle-même en ridicule. Et puis, bien sûr, elle aurait été demander des explications à son âme-soeur. Comment avait-il pu voler ces sous-vêtements ? Cette fille, était-ce son amante ? Alors, la jalousie de Sharona aurait pris le dessus et elle serait devenue littéralement folle. Johan lui, n'aurait encore rien compris et se serait gentiment moqué d'elle, à coup de répliques cyniques et de remarques déplacées. Et elle aimait ça. Elle adorait quand ils jouaient à s'attaquer, puis finalement finissaient dans les bras l'un de l'autre en s'embrassant fougueusement. C'était comme ça depuis toujours, c'était le destin de leur couple. Maintenant, personne ne les imaginait plus vivre autrement que tous les deux, avec leurs disputes et leurs chamailleries.

Sharona pensait à tout cela. Elle se demandait aussi si cela durerait toujours ... Non, ça ne pourrait durer toujours ! Il fallait que ce jeu s'arrête. Ce n'était pas ça qu'elle voulait ... pas complètement. D'un côté, elle adorait ce jeu passionné. De l'autre, elle recherchait aussi de la stabilité, la maturité venant. Pour le moment, elle ne voyait pas cela s'arrêter mais commençait à se faire à l'idée.

Elle lâcha un long soupir. Son interlocutrice la regarda fixement. D'un coup, Sharona décida de s'excuser, comme ça, sans réfléchir. Après tout, c'était nécessaire, elle avait tout de même agressé une pauvre fille sans raison !

« Hmm ... Excusez-moi. Je voulais pas m'énerver, vous ne m'avez rien fait. Mauvaise matinée, je crois ... Enfin bref. Vous direz quand même à votre monsieur qu'il n'est pas très courtois ! »

Lâcha-t-elle avec un petit rire délicat. Le rose lui montait doucement aux joues. Cette rencontre était tellement ... étrange.

« En passant, je m'appelle Sharona Campbell. »

Encore un sourire. « Amie ? » dit-elle à sa propre petite personne.